Migrations de détresse, l’agriculture et le développement rural peuvent aider !

La 11ème réunion des ministres de l’agriculture des 13 États membres du CIHEAM (1), qui s’est tenue à Tirana le 22 septembre, portait sur les migrations de détresse sous la perspective de la sécurité alimentaire et du développement agricole et rural.

Les réunions ministérielles du CIHEAM réunissent ministres, organisations internationales et parties prenantes soucieux d’échanger sur des questions stratégiques méditerranéennes. Elles contribuent ainsi au renforcement de la coopération multilatérale pour un développement durable de l’agriculture et de la pêche. Cette onzième réunion s’est attachée à identifier les causes profondes de ces migrations pour lesquels les États membres du CIHEAM sont en mesure de développer des solutions bénéficiant à l’ensemble des pays de la région.

La crise des réfugiés, dont les effets sont encore difficiles à appréhender, doit conduire les acteurs institutionnels et leurs partenaires à s’intéresser aux causes profondes des migrations de détresse et aux solutions existantes. Il est en effet, gr and temps d’examiner le rôle de l’agriculture et du développement rural comme moyen de prévention et facteur de résilience en Méditerranée. Un développement stratégique des zones rurales et de l’agriculture qui intègre à la fois le changement climatique, la rareté des ressources naturelles et l’emploi des jeunes, parait nécessaire tant ces éléments sont des déterminants majeurs pour la stabilité des pays méditerranéens.

Impliqué dans la mise en œuvre des Objectifs de Développement Durable (ODD) dans la région méditerranéenne, le CIHEAM a récemment adopté un Agenda Stratégique à horizon 2025 qui s’articule autour de 4 piliers :

  • lutter contre toutes les formes de gaspillage (Connaissances et savoir-faire ; ressources naturelles et énergétiques ; alimentaire),
  • renforcer l’agriculture durable et la sécurité alimentaire,
  • investir pour les jeunes et les territoires fragiles,
  • prévenir les risques et gérer les tensions.

Pour traiter des causes profondes des migrations de détresse et miser sur les politiques agricoles, rurales, alimentaires et climatiques favorables à un développement plus inclusif en Méditerranée, il importe de favoriser les stratégies locales et nationales, en les articulant avec l’action des organisations internationales et régionales qui répondent aux besoins des pays et des territoires. Les synergies institutionnelles seront plus efficaces si elles se doublent de synergies intersectorielles, tant les enjeux migratoires, agricoles et ruraux appellent à une intégration renforcée des projets et des stratégies. La 11ème ministérielle de Tirana et l’Agenda stratégique 2025 du CIHEAM (CSA2025) et son plan d’action associé (CAPMED2025), présentés à l’occasion de cette ministérielle, vont dans cette direction.

(1) Centre International de Hautes Etudes Agronomiques Méditerranéennes