La décentralisation outil de réduction des disparités méditerranéennes

decentralisation-disparite-medLes différences de développement entre les régions des pays méditerranéens apparaissent flagrantes. Le rapport annuel du Femise donne des clefs pour les réduire.  

« Il n'existera pas de stabilité sur le plan socio-économique sans progression sensible de la situation quotidienne de chaque citoyen. » Frédéric Blanc, directeur général du Femise, résume ainsi les conclusions du dernier rapport annuel de sa structure, « Vers une nouvelle dynamique pour le maintien des équilibres économiques et sociaux. »

Au cœur de ce document de 315 pages figure la problématique des disparités socio-économiques. Les auteurs constatent des écarts phénoménaux non seulement entre pays méditerranéens, mais également des disparités encore plus gr andes au sein même de chaque. Elles se nichent partout.

Il existe ainsi un gap entre les hommes et les femmes, entre les riches et les pauvres, entre les habitants des régions rurales et des villes, et même entre provinces... « Ces disparités s'additionnent » relève Frédéric Blanc. Ainsi, une jeune fille pauvre d'un milieu rural a 2% de chance d'aller en secondaire. Un garçon riche habitant dans une ville, 97% ! Ces déficits mettent la population dans une tension terrible. Il convient donc de les réduire par des choix cruciaux en terme de gouvernance.

Le rapport estime la mise en place d'une réelle décentralisation indispensable au développement national. « A condition d'aller jusqu'au bout ! » lance le directeur général du Femise. « Il faut dépasser le stade de la déconcentration ». Les fonctionnaires régionaux doivent dépendre d'une hiérarchie régionale. Tout ceci implique en amont la formation des fonctionnaires locaux déjà en poste mais également celle de la future élite locale. Les nouvelles compétences transférées par la décentralisation doivent absolument s'appuyer sur du personnel capable de réaliser les missions confiées.  

Coordonné par Ahmed Galal, de l'Economic Research Forum, et Jean-Louis Reiffers, de l'Institut de la Méditerranée, ce rapport a été co-financé par l'Agence Française de Développement (AFD) et l'Union européenne. Il sera officiellement dévoilé le 6 février dans les locaux de l'AFD à Paris mais est d'ores et déjà téléchargeable gratuitement sur le site du Femise ( www.femise.org).