La Méditerranée rêve de croissance bleue

ocemo-NL1 Méditerranée est aujourd’hui synonyme de crises économiques et politiques.  Elle représente pourtant un gisement de croissance évalué à plus de 500 milliards d’euros.

Organisée à Athènes les 18 et 19 avril 2013 par la Banque Européenne d’Investissement (BEI), la Commission Européenne et l’Organisation Maritime Internationale (OMI), la 12e conférence de la FEMIP (Facilité euro-méditerranéenne d’investissement et de partenariat) rassemblait politiques et experts autour du thème « une économie bleue pour la Méditerranée : renforcement de la croissance bleue : la coopération marine et maritime. » Pour Maria Damanaki, membre de la Commission européenne chargée des affaires maritimes et de la pêche, « l’Europe ne peut pas se contenter d’être synonyme de crise. La croissance bleue est un message d’espoir. »
Transport de march andises et de voyageurs, protection du littoral, énergies renouvelables, exploitation pétrolière et gazière, tourisme côtier et croisières... La mer Méditerranée s’avère être un énorme gisement de croissance. «Un potentiel compris entre 5 et 600 milliards d’euros » selon Frédéric Cuvillier, ministre français délégué aux transports, à la mer et à la pêche.

« Nous avons besoin d’une approche commune, d’actions vers une gestion intégrée et intelligente des ressources de la mer » souligne Tasos Mitsopoulos, ministre chypriote des communications et des travaux publics. Pour Kostis Moussouroulis, ministre grec chargé de la marine march ande et de la mer Égée, « les peuples méditerranéens peuvent se rassembler sur trois priorités : le renforcement des transports maritimes, le développement des infrastructures pour le maritime et la formation. »
Edouard Zammit Lewis, secrétaire parlementaire maltais chargé de la compétitivité et de la croissance économique auprès du ministère de l’économie, précise : « le bassin méditerranéen offre de nombreuses opportunités : l’aquaculture, l’exploitation de ressources naturelles... »

Le lancement de pôles maritimes (clusters), la mise en réseau des instituts de formation, l’élimination des divergences pour une sécurité et une surveillance efficace, l’exploitation des synergies entre les projets ont constitué le cœur des débats de cette conférence. Un centre méditerranéen de la connaissance maritime qui permettrait de concentrer virtuellement toutes les données pour mieux les partager entre Méditerranéens pourrait voir le jour à moyen terme.
Tout ceci ne se fera que sous le sceau du développement durable. « Le maintien, et dans la mesure du possible, le renforcement de la qualité et de la viabilité de l’environnement constitue un sujet essentiel » prévient Andrew Winbow, secrétaire général adjoint de l’OMI.

Ces suggestions alimenteront les débats des ministres des transports de l’Euroméditerranée. Un sommet devrait se réunir en novembre prochain à Barcelone. « Notre conférence donne du grain à moudre aux ministres. Nous avons sept mois pour progresser sur ce chemin» souligne Philippe de Fontaine-Vive, vice-président de la BEI.

Pour en savoir plus :  http://www.eib.org/infocentre/events/all/12th-femip-conference-athens.htm?lang=fr


La Tunisie à Marseille

tunisie-marseilleLa Tunisie tente de retrouver la confiance des chefs d’entreprises français. L’association Tunisia New Look organisait du 18 au 22 avril 2013 une croisière d’affaires Tunis Marseille suivie de rencontres avec les milieux économiques de la cité phocéenne.

Ces journées promotionnelles de la Tunisie ont été organisées avec le soutien de la ville de Marseille, du Conseil Régional Paca et de la Chambre de Commerce et d’Industrie Marseille Provence. Un accord de coopération lie Marseille à Tunis depuis  juin 1989. Il porte sur des domaines aussi variés que la culture, le sport, l’éducation, la formation, l’ingénierie urbaine, la santé publique ou le tourisme. « Nous organisons chaque année une manifestation de ce type avec la Tunisie, mais cette fois-ci nous y avons mis plus de moyens » explique Jacques Rocca Serra, adjoint au maire délégué au Plan Marseille Métropole Emploi, au Conseil Local de l’Emploi, à l’École de la Deuxième Chance, aux Relations Internationales et à la Maison de l’Artisanat et des Métiers d’Art.

Plus de 50 tunisiens, quatre ministres, des parlementaires, des chefs d’entreprises, des représentants de la société civile, ont franchi la Méditerranée pour porter leur message. Au menu de la croisière, des tables rondes sur « l’avenir de l’investissement en Tunisie » ou « les opportunités d’investissements et de créations d’emplois en Tunisie ».

A peine débarquée à Marseille le 19 avril, la délégation tunisienne conduite par Ridha Saidi, ministre tunisien chargé de l’économique, a inauguré avec le maire de Marseille Jean Claude Gaudin le « village tunisien » installé quai de la fraternité, sur le Vieux Port.

Mais l’essentiel de ce voyage résidait dans la « journée économique » qui s’est ensuite poursuivie à l’Hôtel de la Région et à la Chambre de Commerce. Là, les chefs d’entreprises français ont notamment bénéficié d’une présentation du nouveau code d’incitations aux investissements. Ce code entrera en vigueur en 2014. Défini par ses rédacteurs comme « une nouvelle constitution économique », il doit permettre à la Tunisie d’améliorer son attractivité et sa compétitivité. Il rassemble dans un seul document tous les textes relatifs à l’investissement. Il est censé sécuriser les investisseurs en leur offrant un cadre juridique clair, transparent, simple, écartant la corruption. Il fait également bénéficier les sociétés s’implantant en Tunisie de facilités en matière d’octroi de crédits en devises.

En octobre prochain, c’est cette fois Marseille qui traversera la Méditerranée. « Le maire conduira la délégation. Il rencontrera probablement le président de la république de Tunisie » annonce Jacques Rocca Serra. « De mon coté, je remettrai des diplômes d’animateurs à des jeunes tunisiens venus se former à Marseille. Nous reconduisons cette opération depuis six ans avec la Tunisie, l’Algérie et le Maroc car elle donne d’excellents résultats. Les c andidats à l’obtention de ce diplôme français se bousculent. Nous travaillons là dans le concret ».


Un réseau pour mieux reconstruire les villes méditerranéennes

mediterranee-NL1Piloté par Euroméditerranée et la Caisse des Dépôts, le réseau Euroméditerranéen des gr ands projets urbains va se réunir fin mai à Marseille. L’occasion de croiser les expériences des opérateurs de rénovations urbaines et des bailleurs de fonds. 

Les villes de la Méditerranée vont gagner 100 millions d’habitants d’ici 2030. Elles génèrent donc d’importants travaux d’extension et de réhabilitation, des projets globaux extrêmement complexes qui ont donné naissance au réseau euro-méditerranéen des gr ands projets urbains.

Ce réseau informel sert avant tout à échanger, à comparer les pratiques de chacun, à analyser les réussites et les échecs, pour tenter d’identifier des st andards qui deviendront des modèles du développement méditerranéen durable. Les techniciens qui le composent y traitent d’une multitude de sujets : objectifs et enjeux des opérations, insertion architecturale, paysagère et environnementale, programmation, phasage opérationnel, nature juridique des instances chargées des projets, participation de la société civile, représentation des habitants, valorisation foncière, fiscalité des opérations, dépollution, commercialisation...

“Euroméditerranée EP a posé la première pierre de ce réseau en 2008 avec l’organisation d’un symposium réunissant des opérateurs” explique Alex andre Sorrentino, Directeur du projet de territoire et de l’international à Euroméditerrannée. “Puis qu and le CMI s’est créé en 2009, nous avons structuré tout cela en créant dans la cadre du CMI un cluster animé par la Banque mondiale, l’AFD et nous même ”. Piloté et financé par Euroméditerranée et la Caisse des Dépôts, le réseau regroupe aujourd’hui des opérateurs privés et publics (Orascom, les agences d’Anfa, de la vallée du Bousegreg, Marchica et la SARP de Tanger au Maroc, Aseza en Jordanie, Sodic en Egypte, SP du Lac de Tunis et la SEACN de Sfax en Tunisie, Solidere au Liban), des bailleurs de fonds (BEI, AFD, Banque Mondiale, CDG Développement).

En s’appuyant sur le vécu de ces acteurs de terrain, le réseau se donne pour missions de définir de nouveaux modes de conduite et de pilotage des projets, d’initier l’instauration de nouvelles relations entre aménageurs, organismes de développement, collectivités publiques et gouvernements. « En fait, il s’agit de faire discuter ensemble opérateurs, bailleurs de fonds et autorités politiques. Pour que chacun considère ces projets dans leur globalité, sans essayer d’appliquer en Méditerranée des schémas venus du nord de l’Europe » poursuit Alex andre Sorrentino.
Plusieurs ateliers se sont déjà succédés. Le dernier à Sfax en 2012, le prochain à Marseille les 27 et 28 mai 2013. « Les bailleurs de fonds vont nous présenter leurs produits avec des cas concrets. Nous aborderons également la problématique des financements public/privés. La nouvelle opération Zenatra, au Maroc, sera présentée».

Pour en savoir plus :  http://www.euromediterranee.fr/pages/reseaux-euromediterranee-des-gr ands-projets-urbains.html