Retour sur la conférence « Sécurité alimentaire, développement inclusif, climat : les enjeux de la coopération en Méditerranée »

Retour sur la conférence « Sécurité alimentaire, développement inclusif, climat : les enjeux de la coopération en Méditerranée »

L’atelier, co-organisé par l’Office de Coopération Economique pour la Méditerranée et l’Orient (OCEMO) et le Centre International de Hautes Etudes Agronomiques Méditerranéennes (CIHEAM), avec la participation d’ANIMA Investment Network et accueilli par l’AViTeM à la Villa Méditerranée à Marseille, le 22 avril dernier, a montré l’intérêt de ce type de manifestation. A cet égard, l’accueil très favorable du public en a fait un réel succès.

Dans son introduction, Pierre Massis, Délégué général de l’OCEMO, a rappelé l’importance des partages des savoirs et de la coopération en Méditerranée : « la position particulière de Marseille en fait un haut lieu de la connaissance en Méditerranée. C’est pourquoi il est essentiel que les sujets que nous traitons soient relayés ici à la Villa Méditerranée ». Pour ce faire, l’OCEMO avait réuni quatre experts sur les sujets du développement agricole et rural en Méditerranée. Ils ont présenté des exemples de projets concrets mis en place dans ces domaines et ont permis de comprendre les enjeux prégnants en Méditerranée.

Pour introduire ces sujets, Omar Bessaoud, Administrateur scientifique et enseignant-chercheur au CIHEAM-IAMM (Institut Agronomique Méditerranéen de Montpellier), a pris la parole et a présenté les défis majeurs portant sur la sécurité alimentaire, l’emploi des jeunes, les revenus et la lutte contre la pauvreté rurale. Il a exposé les différentes problématiques dues au changement climatique ainsi que les difficultés relatives à la transition vers un modèle de croissance économique inclusif. Pour lui, « les petits agriculteurs ne sont pas une faiblesse mais doivent être considérés comme un atout pour l’agriculture. Tout est fonction du modèle de développement choisi ». De ce fait, miser sur ces petits producteurs assure un équilibre social et stabilise l’économie de la région.

Les actions mises en place par le CIHEAM et son agenda jusqu’en 2025 ont été présentés par Yasmine Seghirate El Guerrab, responsable de la communication au CIHEAM.
Cette institution, qui regroupe 13 pays méditerranéens, structure un dialogue nourri entre les ministres de l’agriculture de la zone et s’investit fortement sur les projets de coopération à moyen/long termes avec, pour objectifs, d’accompagner, voire de peser sur les politiques publiques.
Parmi tous les axes de travail volontaires et impliquants pour la communauté, retenons la volonté du CIHEAM de lutter « contre toutes les formes de gaspillages, y compris le gaspillage de la connaissance ». Dans ce cadre, Yasmine Seghirate El Guerrab, a présenté les nombreuses formations professionnelles proposées par le Centre et les projets de coopération relatifs à la prévention et au développement agricole. Enfin, le rôle du Centre consiste aussi à « pouvoir remonter les besoins des pays pour qu’ils puissent s’adapter aux enjeux des différents territoires et permettre la diffusion de bonnes pratiques et le partage des connaissances ».

Pour sa part, Pascal Bergeret, Directeur du CIHEAM-IAMM, a poursuivi avec la présentation des initiatives en cours en matière de formation, de recherche et de coopération. Il a présenté le projet MED-Amin visant à favoriser la coopération et le partage d’expériences entre les systèmes d’information nationaux des marchés agricoles, ainsi que le projet ENPARD qui développe l’intérêt commun des pays entre eux. Car pour lui « les relations entre l’Europe et la Méditerranée ont encore une vision trop commerciale et pas assez d’intérêt commun ». De ce fait, il serait important de favoriser les échanges entre les pays voisins et apporter un appui aux agriculteurs, construire un dialogue inter-pays et favoriser un projet de multilatéralisme porteur de développement.

Après avoir fait un bref rappel sur le projet à haute inclusivité EDILE, Aurélien Baudoin, Chef de projet chez ANIMA Investment Network a présenté le projet LACTIMED comme une illustration de cette capacité méditerranéenne à mobiliser les synergies pour valoriser l’agriculture inclusive et qualitative. Le projet consiste à « valoriser les produits laitiers locaux en Méditerranée et à diagnostiquer ainsi les problématiques plus spécifiques à chaque pays ». Il a complété son propos en précisant qu’il ne fallait pas initialiser des rivalités entre les gr ands groupes et les petits agriculteurs mais des complémentarités à faire émerger et à exploiter.

Vous pouvez également télécharger le programme détaillé ainsi que la présentation des intervenants ci-dessous :