Med-Spring veut renforcer la coopération scientifique et technologique euro-méditerranéenne

med-springAvec comme objectif d'ouvrir un dialogue politique bilatéral entre l'Europe et les pays méditerranéens sur les problématiques de recherche et d'innovation, le programme Med-Spring entend « accroître la capacité de recherche, le partage de connaissance et la coopération dans les domaines d'intérêt commun. »

Il s'appuie notamment sur les initiatives du Monitoring Committee for the euromediterranéean Coopération in RTD (MoCo), créé en 1995 pour promouvoir la coopération en recherche, technologie et développement.

Vingt-huit organismes de neuf pays européens (Italie, Espagne, France, Allemagne, Grèce, Malte, Portugal, Chypre et Belgique), sept pays partenaires méditerranéens (Égypte, Maroc, Algérie, Tunisie, Jordanie, Territoires palestiniens, Liban) et deux pays associés (Turquie et Israël) participent à ce programme. « La plupart des pays sont représentés par leur ministère de la Recherche ou une agence de recherche » souligne Claudio Bogliotti (Institut agronomique de Bari - CIHEAM-AMB), responsable du programme. « Notre travail repose sur trois principaux points : une plate-forme de dialogue, l'établissement des priorités en matière de science et de technologie et la création de synergies entre les différents programmes de coopération ». Med-Spring recense également les opportunités de financement, les nouveaux programmes, les appels à projets dans toute l'aire euro-méditerranéenne pour favoriser des réponses en commun entre pays du sud et du nord.

Depuis son lancement en février 2013 (clôture en janvier 2017), Med-Spring a déjà généré une agora euro-méditerranéenne virtuelle (agora.medspring.eu). « Cette communauté web permet de faire participer la société civile à nos activités. Nous y déposons l'ensemble des travaux de notre think tank. Elle nous permet de stimuler les discussions entre société civile et partenaires du programme sur les différents thèmes retenus : eau, nourriture, énergie et recherche et innovation » explique Claudio Bogliotti.

Bénéficiant d'un budget de 4 M€ sur quatre ans, Med-Spring organise également de nombreux événements permettant des rencontres entre les différentes parties prenantes.

En savoir plus : www.medspring.eu


« Révolutions » politiques, sans ruptures économiques par Samir AITA, président du Cercle des Economistes Arabes

samir-aitaLe « printemps arabe » résulte d’un « tsunami des jeunes », de la génération d’un ancien « baby-boom » devenue majoritaire dans les sociétés, se révoltant justement à cause de l’absence de perspectives sociales et économiques. Cette jeunesse rompt le « contrat social » qui a créé la stabilité exceptionnelle des régimes qu’elle a abattu ; et il est maintenant évident que les équilibres nouveaux ne pourront être atteints en organisant simplement des élections libres.
La confrontation des idées politiques dans cette phase de transition peut être extrême, puisque les fondements-même du contrat social sont en jeu. Les gouvernants seront donc en équilibre instable, d’autant plus que cette jeunesse restera constamment mobilisée dans la rue tant que des perspectives nouvelles ne s’ouvrent pas à elle.
Or ces gouvernements ont peu de moyens d’ouvrir de telles perspectives, un programme de relance à l’échelle nécessaire pour absorber ce « tsunami ». La plus gr ande partie des nouveaux arrivants sur la marché du travail ne pouvait déjà pas trouver d’emploi, et était jetée dans l’informel. Problématique aggravé par la transition pendant laquelle l’activité économique ralentit fortement du fait de l’instabilité politique. Les ressources de l’État diminuant, les autorités parent au plus urgent : éviter le défaut de paiement. Un cercle vicieux.

Il y a peu d’espoir que l’Europe, en crise, lance un plan Marshall pour sauver la rive Sud de la Méditerranée de cette instabilité; même si un tel plan pourrait contribuer à sa propre relance. Les pays du Golfe, extrêmement financiarisés, ne s’inscrivent pas non plus dans cette perspective.
Les autorités de transition doivent donc trouver dans le pays l’essentiel des ressources pour redynamiser l’économie et occuper leurs jeunesses dans des emplois productifs. Peuvent-ils le faire sans une rupture avec les paradigmes de politiques économiques déjà dominant avant le « printemps »?
Ainsi il est intéressant de remarquer que deux ans après les « révolutions » tunisiennes, égyptiennes  ou libyennes aucun des secteurs qui assuraient les rentes de maintien de l’ancien régime n’a été touché. On a plutôt assisté à une compétition des forces politiques pour l’accaparement de ces rentes, parfois au nom de Dieu. Peu de débats ont émergé sur le sort des oligopoles anciens, ni sur les spéculations immobilières qui se sont même aggravés à la faveur de l’instabilité, ni sur le secteur financier pourtant en crise profonde. Encore moins des politiques.

« Révolutions » politiques sans ruptures économiques, même réformatrices. Nouveau « contrat social » sans salariat, donc sans citoyenneté. Et une jeunesse toujours à la recherche de son Keynes. On est loin de la stabilité.