Coproduction : encourager la montée en gamme de l’économie tunisienne

Créé en décembre 2014 et piloté par l’IPEMED, l’Observatoire de la coproduction en Méditerranée vise à démontrer que la coproduction [1] est une piste d’avenir en analysant les politiques industrielles entre les deux rives, ainsi que les stratégies des investisseurs euro-méditerranéens, leur comportement, leurs attentes et les difficultés qu’ils rencontrent pour s’insérer dans le tissu local. Le second rapport de l’Observatoire, sorti le 23 mars 2016, est consacré à la Tunisie.

 

« Cinq ans après la révolution de Jasmin, la Tunisie est toujours en cours de transition politique et démocratique. Cependant, dans ce contexte de mutation, la dimension économique a été quelque peu délaissée. Le gouvernement doit parvenir à redonner de l’espoir aux jeunes et à faire baisser le chômage. Les investissements étrangers sont nécessaires pour le pays mais, depuis le Printemps Arabe, la Tunisie semble être moins attractive » analyse Thibault Fabre, coordonnateur du rapport Coproduction en Méditerranée.

Conséquence de la récession mondiale et de la crise sécuritaire qui y perdure, la Tunisie peine à attirer de nouveaux investisseurs étrangers. Les flux d’investissements directs étrangers (IDE) stagnent autour de 1,1 milliard de dollars par an après avoir connu un pic à 3,3 milliards de dollars en 2006. Même la France, premier partenaire de l’économie tunisienne avec près de 15 % des flux d’IDE entrants en 2014 et 1350 entreprises implantées (sur 3220 entreprises étrangères), semble adopter une position attentiste face aux évolutions en cours en Tunisie et à la mise en œuvre des réformes.

Néanmoins, la Tunisie jouit d’une forte base industrielle propice au développement d’une coproduction de qualité et d’entreprises de pointe dans chaque secteur clé. Une analyse des forces et opportunités sectorielles du pays en matière de coproduction révèle des secteurs porteurs historiques (TIC, Industrie mécanique et Textile) et ceux d’avenir (Energies renouvelables, Santé et Pharmaceutique et Agro-industrie).

Après avoir analysé les différentes caractéristiques des IDE européens en Tunisie et avoir identifié les secteurs porteurs pour le développement de la coproduction, le rapport de l’Observatoire propose des recomm andations afin de rendre la Tunisie de nouveau attractive pour les investisseurs et encourager la « montée en gamme » de l’économie tunisienne.

Le prochain rapport de l’Observatoire sera consacré au Maroc, sa parution est prévue avant l’été.

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La Banque Européenne d’Investissement (BEI) mobilise 250 millions d’euros supplémentaires pour les infrastructures routières et les PME

Román Escolano, Vice-président de la BEI, l’a annoncé officiellement lors de sa visite en Tunisie, en février ; la BEI a signé des contrats de financement d’un montant global de 250 millions d’euros – soit 554 millions de dinars – pour moderniser les infrastructures de Tunisie et renforcer le soutien aux entrepreneurs du pays par la mise à disposition de lignes de refinancement au secteur bancaire local. Ce qui porte à près de 1,5 milliard d’euros – soit près de 3,3 milliards de dinars tunisiens – le financement global de la Banque depuis la révolution de 2011 pour la mise en œuvre de projets nouveaux dans les secteurs clefs de l’économie tunisienne tels que, l’énergie, le soutien au secteur privé, les infrastructures, l’éducation ou encore le logement social.

[1] La coproduction se définit comme le développement conjoint d’une chaîne de valeur, intégrant au moins un acteur du sud et engageant les investissements dans la durée.

Pour plus d’informations, rendez-vous sur le site de l’IPEMED